anciennes paroisses St Nicolas & Ste Marie-aux-Fleurs - St-Maur-des-Fossés (94)

Historique

Le pèlerinage de Notre-Dame des Miracles a lieu chaque année dans le diocèse de Créteil (Val-de-Marne). Il est lié à la présence d’une statue de la Vierge qui, si l’on en croit la Tradition, est acheiropoïète, c’est-à-dire qu’elle ne fut pas faite de main d’homme. La statue est actuellement conservée à l’église Saint-Nicolas à Saint-Maur-des-Fossés.

1)  Création de la statue de Notre-Dame des Miracles (1068)

Au XIe siècle, un grand féodal, Guillaume de Corbeil, dit « Guerlenc », fut chassé de ses fiefs normands par son cousin le duc Guillaume, roi d’Angleterre. En consolation, il obtint du roi de France Henri Ier la charge d’avoué de l’abbaye des Fossés. Comme sa santé se détériorait, il fit vœu auprès de la Vierge Marie de se faire moine dans cette abbaye s’il venait à guérir. Son vœu fut exaucé. L’abbaye était alors en pleine reconstruction à la suite des destructions des invasions normandes. Constatant le mauvais état des statues dans l’abbatiale, il résolut d’en commander de nouvelles à un sculpteur nommé Rumolde. Selon la tradition, ce dernier débuta son travail le 10 juillet 1068 par l’image de la Vierge Marie. A peine eut-il attaqué le bois pour lui donner forme qu’il s’entendit appeler au dehors de la chapelle qui lui servait d’atelier. Après de vaines recherches, il revint à son ouvrage et eut alors la surprise de le trouver complètement achevé ! La Vierge Marie lui serait apparue par la suite sous l’aspect de cette image et l’aurait guéri d’un nouveau mal.

2)  Le pèlerinage au Moyen Âge

Rapidement, un pèlerinage fut instauré pour soutenir la dévotion des fidèles. Il fut dès l’origine associé à celui des reliques de saint Babolin, premier abbé de l’abbaye des Fossés, et de saint Maur, abbé de Glanfeuil dont les reliques arrivèrent à l’abbaye en 868. À l’époque médiévale, le pèlerinage attira des « grands de ce monde » comme Philippe-Auguste, Saint-Louis, l’empereur Charles IV, Louis XI… C’est au XIIIe siècle que la statue fut placée sous le vocable de Notre-Dame des Miracles tant les pèlerins lui attribuaient de guérisons. Au XVe siècle, le pape Sixte IV, lequel participe alors à la réflexion sur « l’Immaculée Conception » de la Vierge Marie, accorde une indulgence aux pèlerins qui réciteront l’oraison à Notre-Dame des Miracles devant la vénérable image.

3)  Époque moderne

Au XVIIe siècle, Innocent X accorde à son tour une indulgence plénière aux pèlerins de ND des Miracles. Au cours de ce même siècle est fondée une confrérie approuvée après quelques péripéties par le pape Urbain VIII. Le père de Condren et Adrien Bourdoise créent quelques années plus tard une compagnie d’ecclésiastiques dévoués à ND des Miracles. On y trouve Monsieur Olier, saint Vincent de Paul ainsi que saint François de Sales. C’est dire combien le sanctuaire est réputé. De fait, c’est notamment par l’intercession à Notre-Dame des Miracles que se prépare le renouveau spirituel d’une France très éprouvée par les guerres de Religion.

4)  Époque contemporaine

La statue fut cachée pendant la tourmente révolutionnaire puis le pèlerinage reprit de plus belle au XIXe siècle. Pie VII renouvelle les indulgences. Les grâces répandues sont, à dire de pélerins, innombrables et les guérisons spectaculaires. En 1907, Monsieur Roume, chargé de la restauration de l’image se voit à son tour « miraculé » ; il réalise alors une copie de la statue pour l’église de Masseret, dans le diocèse de Tulle, qui fait transitoirement elle aussi l’objet d’un pèlerinage.

5)  1968 : Arrêt du pèlerinage

On ne saurait dire pourquoi, alors qu’il perdurait depuis neuf siècles, le dernier grand pèlerinage du XXe siècle à Notre-Dame des Miracles de Saint-Maur-des-Fossés s’est déroulé en 1968. À certaines heures il avait pourtant connu une affluence comparable à celle du pèlerinage de Lourdes.

6)  1988 : le renouveau

En 1988, année mariale, un couple de fidèles vient demander à l’évêque de Créteil la restauration du pèlerinage. La statue est mise à l’honneur lors de la cérémonie mariale organisée cette même année à Rungis. L’église Saint-Nicolas est déclarée sanctuaire jubilaire en 2000 et accueille le premier pèlerinage des familles le 9 décembre de la même année. Depuis 2002 le pèlerinage des familles s’est perpétué le samedi jouxtant avec le 8 décembre.

Voir aussi l’article paru dans Famille Chrétienne du 16 juillet 2018